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Malcolm Fraser et John Nairn amenèrent avec eux un certain nombre de montagnards de leur régiment et leur concédèrent des terres, chacun dans sa seigneurie respective. Il y eut ainsi, à la Malbaie, dès 1762, une colonie anglaise plus nombreuse que la colonie originaire elle-même. Eh bien ! il ne s’était pas écoulé un demi-siècle que les descendants des Highlanders étaient complètement francisés ; ils étaient devenus aussi habitants que les plus purs canadiens, et aujourd’hui l’étranger voit avec étonnement des gens qui portent les noms de Blackburn, de McNeil, de Harvey, de Warren, de MacPherson et autres, et qui ne savent pas un mot d’anglais. Leurs pères ont cédé à la propriété absorbante de notre race que rien n’entame et qui s’assimile aisément les éléments étrangers. Le même fait s’est reproduit partout où l’on a voulu implanter dans la campagne bas-canadienne une colonisation britannique pour la faire prévaloir et dominer sur la nôtre.



En ouvrant le Correspondant[1] du mois d’avril dernier, on trouve, sous la signature J. Guérard, un article fort étudié sur la Confédération canadienne, dans le-

  1. Le Correspondant est une Revue de premier ordre publiée à Paris.