Perdu dans les précipices sur précipices de cette nature byronienne, l’auteur de l’Album ne s’est plus rappelé que l’homme civilisé de nos jours a des chemins de fer et des routes carossables, et qu’il laisse d’habitude les sentiers au pauvre sauvage, enfant des bois, qui n’a besoin que de pouvoir poser un pied devant l’autre pour aller où bon lui semble. Mais le lyrisme dédaigne tant le simple bon sens et la réalité des choses !
« Dans le voisinage de certain volcan (certain volcan ! ) qui secoue les environs, de manière à causer de piquantes surprises, mais sans danger aucun pour les romanesques habitants… » Quand un volcan vous secoue dans les environs, cela vous donne de piquantes surprises ; on en devient romanesque. Piquantes est le mot juste pour exprimer ces sortes de surprises-là. « Selon les uns, pour jouir en toute plénitude de ces austères beautés, il faut être à une époque privilégiée de la vie… » Ils n’ont vraiment pas de chance, ceux qui ne sont pas encore ou qui ne sont plus à cette époque-là.
Pour les gens sérieux, il y a quelque chose de si austère à être secoué dans les environs par un certain volcan, selon les uns, qu’il leur est bien pénible assurément d’avoir dépassé l’époque de la vie qui leur en donne le privilège. Quant à la piquante surprise, je crois qu’elle est ici bien plutôt pour le lecteur qui connait la Malbaie et qui, en lisant l’Album, se demande de quel étrange bolithe tombé sur les Laurentides l’auteur a voulu faire la description.