champs de blé de Kamouraska, les coquets et verdoyants coteaux de Cacouna ou de Rimouski, où le langoureux citadin (langoureux pour languissant) va retremper ses forces pendant la canicule ; c’est une nature sauvage, indomptée, des points de vue encore plus majestueux que ceux que présentent les côtes et les murailles du Bic.
Précipices sur précipices : gorges impénétrables dans la saillie des rochers ; pics qui se perdent dans la nue, où grimpe, en juillet l’ours noir en quête de bleuets ; où broute, en septembre, le caribou ; où le solitaire corbeau, l’aigle royal vont faire leurs nids en mai ; bref, les paysages alpestres, les impraticables highlands de l’Écosse, une nature byronienne, tourmentée, entassée dans le nord, loin des sentiers de l’homme civilisé, dans le voisinage de certain volcan, qui de temps à autre se réveille, secoue les environs de manière à causer de piquantes surprises, mais sans danger aucun pour les romanesques habitants.
Selon les uns, pour jouir en toute plénitude de ces austères beautés, il faut être à une époque privilégiée de la vie. Si donc vous voulez savourer à grands traits la rêveuse solitude des plages, des grottes, des grands bois de la Pointe au Pic ou du Cap à l’Aigle, ou capturer par centaines les frétillantes truites du lointain lac Gravel, il faut avoir bon œil, bras nerveux, jambe souple, posséder les roses illusions de la jeunesse, « l’âge des longs espoirs où tout chante en dedans de nous. » Vous pouvez toujours, avant, pendant et même après la lune de miel, séjourner sans danger, sur
La Malbaie ne paraît pas avoir joué un rôle bien marquant pendant le siège de 1759, bien qu’il y eût une descente. D’après une entrée dans le Journal de M. James Thompson, déjà cité, et plus tard employé au bureau du génie, (Thompson ou le Journal ?) il paraîtrait que la Malbaie fut choisie en 1776 comme lieu de détention des prisonniers américains. M. Thompson fit alors ériger un corps de logis convenable pour ces messieurs ; les prisonniers y travaillèrent eux-mêmes.