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commander encore davantage aux touristes, si ce n’est à l’honorable Hector Langevin qui représente, dit-on, la minorité du comté de Charlevoix.



Il était indispensable de parler un peu au long des hôtels de la Malbaie en abordant cette unique place d’eau sur toute la côte nord du St. Laurent ; ils ont eu une trop grande part et ils jouent un trop grand rôle dans le développement et la vogue de cet endroit pour que le chroniqueur ne leur doive un portrait en pied. Quand j’appelle la Malbaie l’unique place d’eau de toute la rive nord, je n’oublie pas Tadoussac, roc velu, pleins de trous et de bosses, frissonnant aux vents du fleuve, qui abrite un reste de tribu indienne dans ses anfractuosités, quelques cottages dans ses replis et sur son dos, et qui porte sur sa crête un hôtel somptueux, fréquenté surtout par des américains valétudinaires et des américaines qui n’ont pas le courage de se rendre jusqu’au pôle, ou qui confondent Tadoussac avec une station du Groënland. Vous comprenez qu’il est absolument impossible d’appeler place d’eau un endroit, quelque pittoresque qu’il soit, quelque bel aspect qu’il offre, où l’on ne peut pas seulement se tremper un doigt de pied sans avoir froid jusqu’à la racine des cheveux et où il serait très-dangereux de