Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 65 —

cottages, non pas en rapport avec, mais dépendant de la maison principale ; si l’on ne savait que son projet est fort sérieux, qu’il a des garanties de succès et qu’il répond au besoin généralement senti par la foule toujours grossissante des voyageurs, on serait tenté d’envoyer le plan au diable à cause de la circulaire, et de garder ses vingt-cinq dollars en poche. Mais on ne s’arrêtera pas à l’étrangeté de la rédaction, tant les dépêches télégraphiques et les faits divers des journaux canadiens-français nous y ont habitués ; on ne sera pas plus difficile avec le rédacteur de la circulaire Chamard qu’avec ceux de notre presse, et l’on souscrira des actions avec le même enthousiasme que l’on paie son abonnement.

M. Chamard se propose de bâtir son hôtel de telle sorte qu’il puisse être agrandi successivement, au fur et à mesure des besoins nouveaux. Cet hôtel aura, pour commencer, (et non pas comme dans la circulaire « on commencera par un édifice de »…) 120 pieds de long sur 40 de large et comprendra trois étages, le deuxième au-dessus du premier et le troisième au-dessus du deuxième, comme le veut une routine incorrigible. Il sera situé en plein milieu du bois de sapins et recevra par toutes les portes et fenêtres ce parfum âcre et délicieux à la fois qui se compose des senteurs de la mer mêlées à celles des bois.

« Aux attractions extraordinaires de la localité… » dit encore une fois la circulaire ; puis « les avenues seront faites d’une manière commode et attrayante. »