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huit cents âmes, vient jouir des beautés naturelles de l’endroit et de l’incomparable climat des bords du Saint-Laurent, là notre glorieux fleuve, large de près de quarante milles, remplit l’atmosphère de ses vivifiantes émanations, nous entrons dans la paroisse de Sandy-Bay et nous suivons sans interruption le littoral, jusqu’à Sainte-Félicité, dix milles plus loin que Matane, en tout un trajet de quarante milles au moins. Ceux qui n’ont pas fait ce trajet ne pourront pas me croire, monsieur le Premier, si je leur dis qu’il est impossible d’imaginer rien de plus beau ni de plus émouvant que le spectacle que vous offre cette longue promenade, faite sans interruption sur la grève même du Saint-Laurent, sur un terrain absolument planche et sur un chemin de gravier supérieur, sous tous les rapports, aux chemins macadamisés les plus parfaits, et tel qu’il n’exigerait qu’un entretien pour ainsi dire insignifiant, pour rester toujours, malgré les mauvais temps même, dans les plus excellentes conditions. On ne peut s’empêcher, en le parcourant, de se sentir ému et comme pénétré de reconnaissance de ce qu’une Providence généreuse a voulu faire pour un aussi beau pays que le nôtre, et de ce qu’une nature prodigue nous y offre si souvent d’avantages à rechercher et à cultiver.

C’est sans doute, en grande partie, grâce à la facilité exceptionnelle offerte par un semblable