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du Lac Saint-Jean

retentirent ! On ne voulut rien entendre ; et comme nos estimables nationaux sont toujours prêts, dans n’importe quelle entreprise, à supposer à ses auteurs toute espèce de motifs, excepté ceux d’intérêt public, on supposa qu’il n’y avait là qu’une spéculation de capitalistes voulant exploiter, aux dépens de ce cher public, les bois qui s’étendaient au delà des paroisses établies, sur le versant opposé des Laurentides.


V


FORMATION DE LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER


Il faut ici que le lecteur se reporte quelque peu en arrière s’il veut savoir combien furent difficiles les commencements, combien pénibles les étapes successives d’une entreprise que nous considérons comme la plus féconde de toutes celles qui aient été conçues pour la province de Québec, depuis un demi-siècle, et comme portant en elle d’incalculables résultats. La construction du chemin de fer du Lac Saint-Jean est une époque dans notre existence coloniale ; elle a été le point de départ d’un déploiement dont on peut suivre jour par jour le progrès ; elle a été l’idée-mère de projets grandioses dont quelques-uns sont dès maintenant en pleine voie d’exécution, et l’on peut dire d’elle qu’avec ses développements futurs elle a, pour la province de Québec, province aussi vaste qu’un grand