La destinée et les événements ont singulièrement retardé jusqu’ici les progrès et la prospérité que semblait être en droit d’attendre un établissement comme celui de La Tuque. Placé à la tête de la navigation, entouré d’un pays fertile, servant d’intermédiaire au commerce de la compagnie de la Baie d’Hudson avec les Trois-Rivières, à portée de communications faciles et assez rapprochées avec le Lac Saint-Jean par la rivière Croche, pourvu d’un incomparable pouvoir hydraulique et de grandes estacades pour retenir le bois de commerce amené par les tributaires du Saint-Maurice, le poste de La Tuque pouvait légitimement s’attendre à un rapide développement, à sa rapide transformation en une cité florissante. Malheureusement, l’abandon de la ligne de bateaux à vapeur, établie autrefois par la compagnie Norcross et Phillips, et l’abolition de la station des estacades du gouvernement, effectuée il y a quelques années, ont porté un coup fatal à des espérances aisément réalisables.
Cependant, il y a tout lieu de croire qu’un avenir prochain accomplira ce que des circonstances imprévues ont simplement entravé. Grâce au rétablissement de communications régulières par bateaux à vapeur et à la divulgation de plus en plus grande des avantages et des ressources que possède le territoire du Saint-Maurice,