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du Lac Saint-Jean

et que l’on peut aisément remonter dans des chalands ou des batelets à vapeur.

Avec les chutes de La Tuque commence une nouvelle succession de rapides violents qui interdisent la navigation sur une longueur de 44 milles, jusqu’à l’endroit appelé Grand-Détour. De ce dernier point jusqu’à Weymontachingue le Saint-Maurice devient encore navigable sur un parcours de 46 milles. Ici, nouvelle interruption de 30 milles, puis nouvelle étendue navigable d’environ 80 milles, ce qui fait un total navigable de deux cents milles en chiffres ronds.



Il n’y a guère plus d’une quarantaine d’années que furent faites les premières tentatives de navigation régulière sur le Saint-Maurice. À cette époque les canots et les barges chargés de fourrures avaient déjà cessé de descendre jusqu’à Trois-Rivières, et le commerce de bois, grâce aux travaux que venait de faire exécuter le gouvernement pour faciliter le flottage des billots et autres objets analogues, se substituait rapidement à celui des pelleteries et imprimait un essor inconnu dans toute la région.

Jusqu’en 1850, cette région immense, comme du reste la presque totalité du nord du Saint-Laurent, à l’exception des campagnes qui le bordent jusqu’à une faible profondeur, n’était guère connue que des chasseurs et des animaux à