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fêves, des oignons, des patates, des citrouilles, du blé-d’Inde, des concombres, du blé, de l’orge, des betteraves et des navets. On nous a montré deux pruniers plantés par les Jésuites, aussi bien que quelques gadelliers. Les personnes résidant à ce poste sont le commis, M. Murdoch, deux hommes, une femme et trois enfants qui ont pour tout bétail un taureau, une vache et une génisse. Quatre bâtiments, une maison, un hangar, une boulangerie et une étable forment le poste. »

La tradition veut que les Jésuites aient trouvé le moyen d’ouvrir un chemin direct, à travers les Laurentides, entre Québec et le lac Saint-Jean, chemin qui aboutissait à leur établissement de Métabetchouane et par lequel ils faisaient passer leurs bestiaux. On a dit de plus qu’il ne fallait pas plus de trois jours pour accomplir le trajet entre les deux endroits ; c’est ce qu’il est difficile d’admettre, attendu que ce chemin ne pouvait pas avoir moins de 90 à 100 milles de longueur, et qu’il ne pouvait être en somme qu’un sentier grossièrement pratiqué à travers la forêt, le long des gorges et des vallées qui ceinturent les montagnes. En outre, qui l’aurait entretenu et qui aurait empêché le bois d’y former sans cesse de nouveaux obstacles, d’y étendre ses racines et de le joncher de feuilles et de branches desséchées ? En l’absence de toute espèce de renseignements formels au sujet de ce chemin, nous laissons à la tradition un champ libre pour toutes les affirmations, mais sans préjudice des droits qu’il faut aussi laisser au doute.