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embellir la chapelle de Tadoussac ; on a aussi apporté une cloche pour appeler au service de notre chapelle… Ils prenaient un plaisir sans pareil à entendre le son de la cloche ; ils la pendirent eux-mêmes aussi adroitement que pourrait le faire un artisan français ; chacun la voulait sonner à son tour pour voir si elle parlait aussi bien entre leurs mains qu’entre les mains du Père… »

En 1648, l’église et le logis des Pères n’étaient qu’une longue cabane d’écorce : mais on ne tarda pas à élever une chapelle et à dresser une chambre en bois de charpente où le Saint-Sacrement était renfermé. La mission finie, les Pères retournaient à Québec ; quelques-uns cependant se joignaient parfois aux plus grosses bandes d’Indiens pour continuer à les instruire, dans la forêt profonde.

Il y eut un été où il n’arriva pas moins de neuf cents sauvages à Tadoussac. La chapelle, « qui n’était pas des plus petites », se remplissait quatre fois le jour où les catéchumènes et les néophytes se faisaient enseigner la religion ; on y chantait tous les jours les louanges de Dieu en français, en huron, en algonquin, en montagnais et en langue miscouienne.

Le 24 juin, 1668, Mgr. de Laval, premier évêque du Canada, se transporta à Tadoussac où il trouva quatre cents sauvages réunis. Il y eut grandes acclamations et décharges d’armes à feu, quoique les sentiments des Indiens fussent mêlés d’une certaine tristesse de ce que