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à peine des langes, et l’un d’eux, le Père Albanel faisait déjà, en 1672, un voyage à la mer de Hudson, par les rivières Mistassini et Rupert, voyage qui n’a été fait de nouveau par un Européen qu’une seule fois depuis, à la fin du siècle dernier[1].

Le Père Charlevoix, dans son « Histoire de la Nouvelle-France », nous a laissé une carte, remarquablement exacte pour l’époque, du Saguenay et du territoire du Lac Saint-Jean. « Sous le gouvernement français », dit M. Bouchette, dans son célèbre ouvrage « Topographie de l’Amérique Anglaise », il n’y a pas de doute que l’intérieur du Canada ne fût mieux connu qu’après l’intronisation du régime anglais, jusqu’au temps des dernières explorations, (en 1828), le zèle religieux ayant porté les missionnaires à fonder de temps à autre des établissements parmi les indigènes pour les convertir au christianisme, pendant que la perspective d’un commerce de fourrures lucratif entraînait bon nombre d’individus à pousser leurs découvertes jusqu’aux parties les plus éloignées du désert canadien ; ce qui constitue d’abondantes preuves que les Français connaissaient assez bien dès lors la géographie septentrionale de la province, et qu’ils ne la considéraient pas comme tout à fait impropre à la civilisation. »

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En 1733, un arpenteur français, du nom de Normandin,

  1. Le naturaliste Michaux. Voir plus loin.