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pêche ; mais cette source d’alimentation venant à manquer, comme cela est arrivé depuis plusieurs années, l’usage des liqueurs fortes dépassant toute mesure et la petite vérole s’introduisant quelquefois parmi eux, il en résulte que leur nombre diminue de beaucoup. Ils ont de la répugnance pour la culture, et ils n’ont parmi eux d’autre tradition qu’un léger souvenir de l’ordre des Jésuites qui enseignèrent à leurs pères les premiers principes du culte religieux. »

Il y a vingt ans à peine que Tadoussac a abandonné sa physionomie sauvage pour revêtir petit à petit celle d’un rendez-vous favori des touristes, des amateurs de pêche, de tous ceux qui aiment les âpres et rudes aspects de nos contrées du nord et veulent en goûter la piquante saveur. Les Américains, et les Américaines particulièrement, s’y portent en nombre, y séjournent plusieurs semaines, donnent à l’endroit une vie inaccoutumée, le remplissent du bruit des plaisirs et des ébats, y attirent en foule les touristes qui ne peuvent se résoudre à passer devant Tadoussac sans s’y arrêter au moins quarante-huit heures ; enfin… mais n’anticipons pas ; remontons au Tadoussac des premiers temps et suivons-le à travers les deux siècles qui se sont écoulés depuis lors ; la course sera rapide et nous ne tarderons pas à contempler le Tadoussac moderne avec ses élégants cottages, ses embellissements et ses métamorphoses.