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est pas moins, comme on l’a vu précédemment, un des plus anciens noms connus de la Nouvelle-France, et fut toujours, dès les commencements de la traite des pelleteries, un des postes principaux où cette traite se faisait. Il n’a pas cessé encore d’être un des siéges d’opération de la compagnie de la Baie d’Hudson, qui y tient une agence et y continue son commerce de fourrures, mais dans des proportions bien différentes de celles où elle le faisait quand elle en avait le monopole exclusif.

Tel Tadoussac était il y a deux cents ans et tel il est resté, jusqu’au jour relativement peu éloigné encore où la colonisation parvint à se frayer un passage vers la région du Saguenay. Lors de l’exploration officielle de 1828, il n’y avait à Tadoussac qu’une chapelle, la maison du commis, une boutique de forgeron, deux magasins et six cabanes ou granges. « Voilà en quoi consiste », dit M. Nixon, un des attachés de l’expédition, « le poste où on laisse ordinairement six hommes. J’y trouvai un beau taureau de race anglaise, deux vaches, autant de veaux, sept moutons et un cheval ; on tire leur fourrage d’hiver de la petite rivière et de la grande rivière Bergeronne, la première à trois lieues et la deuxième à trois lieues et demie de Tadoussac. Le premier endroit produit et fournit au poste d’excellent foin sauvage, et est susceptible d’en rapporter beaucoup plus qu’à présent ; on en obtient peu du dernier endroit, et tous deux sont d’accès difficile. Le port de Tadoussac est constamment ouvert ; des vaisseaux y sont entrés dans le mois de mars et l’ont