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silencieuses forêts, avec ce charme mystérieux enfin que le temps donne aux choses comme aux œuvres qui ont puisé leur sève et leur substance aux sources éternellement vraies de la nature.


II


Nous avons dit dans un précédent chapitre qu’il y avait tout autour du lac St-Jean un vaste système de communications par eau, formé par de nombreuses rivières qui se déchargent dans le lac. Ces rivières, en même temps que quelques chemins indispensables, ont offert aux colons, jusqu’à ces années dernières, les seules voies de communication qui leur permissent de se porter d’un endroit à un autre. Mais, aujourd’hui, la colonisation avance trop rapidement pour que l’on se contente de ce moyen primitif ; aussi des chemins se sont-ils ouverts rapidement dans l’intérieur et des ponts ont-ils été construits sur plusieurs des rivières les plus importantes, entre autres sur la Grande-Décharge, sur la Chamouchouane et sur la Mistassini.

C’est sur les bords de la Mistassini, après en avoir bien constaté la fertilité incomparable, que les Pères Trappistes ont fondé un monastère et un établissement agricole. Il y a guère trois ans que les révérends Pères ont obtenu leur concession du gouvernement, et déjà, autour du monastère et dans le pays environnant, plus de cent familles ont fixé leur demeure. Deux cents lots ont été