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a une largeur d’environ deux milles et une profondeur d’eau variant de dix à soixante-dix brasses.

De l’autre côté de l’embouchure du Saguenay s’avance également dans le fleuve la Pointe-aux-Vaches, dont le nom vient du walrus (morse), animal marin qui fréquentait autrefois ces parages et auquel les Basques faisaient la chasse. Elle est la partie la plus méridionale d’un banc de sable formé par alluvion, sur lequel s’élève aujourd’hui le village de Tadoussac. Cette pointe et la Pointe-aux-Bouleaux sont formées d’un sol extrêmement fertile, composé de bancs énormes d’argile dont l’épaisseur est de trente à quarante pieds dans le dernier endroit, et va jusqu’à deux cents pieds dans le premier. Cette argile est remarquablement déliée et contient beaucoup de chaux et un peu de fer.

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Derrière la Pointe-aux-Vaches, aussitôt qu’on a dépassé l’embouchure du Saguenay, se présente le havre de Tadoussac, par le 48e degré, 6′, 41″ de latitude nord, et le 69e degré, 13′ de longitude ouest. Ce havre est formé par la pointe de l’Islet, qui le sépare du Saguenay au sud-ouest et de la terre ferme au nord-est ; sa largeur est d’environ un tiers de mille et sa profondeur d’un demi mille, à marée basse. Il est très sûr et protégé, par les montagnes environnantes, contre la plupart des vents qui règnent dans le Saint-Laurent. La mer y monte jusqu’à