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rable système auquel notre pays doit d’être l’un des mieux arrosés de la terre. Traversés par une voie ferrée, ils lui apporteront l’aliment et la vie, et l’aideront puissamment, avec le concours d’embranchements divers, à distribuer partout le mouvement et le commerce.

Au moyen du chemin de fer, les nouveaux colons communiquent avec ceux qui sont déjà établis le long des cours d’eau. Ces derniers, suivant une loi constante et facile à suivre dans le développement de la province, abandonnent petit à petit leurs établissements pour faire place à d’autres colons, et s’acheminent vers l’intérieur jusqu’à ce qu’ils soient arrivés, en remontant le cours des rivières, près de la voie ferrée où ils s’arrêtent et fondent de nouveaux foyers. Plus tard, les colons qui habitent à proximité du chemin de fer, poussés par le même besoin en quelque sorte fatal d’émigrer au delà, s’enfoncent encore davantage dans l’intérieur, jusqu’à ce qu’enfin ils soient rendus aux sources mêmes des rivières. Là, on peut le dire, la colonisation, si elle ne prend pas virtuellement fin, subit du moins un temps d’arrêt qui s’étend à plusieurs générations.

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LE CURÉ LABELLE

Telle est la véritable théorie de la colonisation ; et c’est pour l’avoir comprise que le curé Labelle, s’il vivait