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en pointe et troué au plafond, afin de donner passage au tuyau de poële intérieur, lequel ne ressemble en rien aux fournaises à vapeur de nos maisons de ville.

Aussitôt arrivé, je me rendais chez un colon du nom de St. Onge, le premier qui ait construit à la « Rivière-à-Pierre » ce qu’on appelle un « chantier », un log-house, sorte de hutte en troncs d’arbres bruts, de six à huit pouces de diamètre, dans les intervalles desquels on met des bourrelets de paille, pour se garantir de la pluie, du vent ou du froid.




Quand St. Onge arriva dans la région de la Rivière-à-Pierre, il n’y avait absolument qu’une seule hutte dans tout le pays, et cette hutte était la propriété d’un nommé Perrault, qui hébergeait chez lui trente à quarante travailleurs des chantiers de bois, probablement empilés les uns sur les autres comme les troncs d’arbres eux-mêmes. Il n’y avait encore ni chemin de voiture ni chemin de piéton à l’endroit où nous sommes, et les chevaux n’allaient pas plus loin qu’à la rivière Noire, six milles en deça de la rivière à Pierre, et les bœufs, faute de pouvoir se diriger, se perdaient dans les bois. Le log-house de Perrault n’avait pas même de plancher ; il avait été dressé sur la terre brute et couvert grossièrement de larges feuilles d’écorce. C’était dans cette hutte, déjà habitée par 30 à 40 hommes de chantier, que monsieur et madame St. Onge