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chemin de fer projeté par elle était destiné à relier les établissements de la vallée du lac Saint-Jean aux anciennes paroisses du Saint-Laurent, par la seule voie reconnue comme possible, celle qu’offrent les vallées de la Batiscan et de la Ouiatchouane : que ce dernier serait de nature à développer rapidement la colonisation dans cette partie du pays, tandis que, sans l’établissement d’une voie ferrée dans ces cantons, la colonisation serait toujours très lente et rencontrerait des obstacles insurmontables, et elle concluait enfin à ce que le gouvernement lui accordât une subvention de vingt mille acres de terre par mille de chemin à construire. Le prix des terres vierges de cette région étant de vingt centins l’acre, la subvention demandée équivalait par conséquent à un subside de quatre mille dollars par mille, montant accordé en moyenne par le gouvernement aux entreprises de chemin de fer de la rive sud du Saint-Laurent.




Malgré l’activité déployée par la compagnie nouvelle, il ne fut pas donné suite à la pétition qu’elle venait de présenter. Tous les moyens de persuasion mis en œuvre par elle le furent en pure perte. Les directeurs de la Compagnie de Québec et du Lac Saint-Jean, bien différents en cela du trésor provincial, ne purent être entamés.

Quelques-uns d’entre eux même sacrifièrent à leur patriotique entreprise tout ce qu’ils possédaient, et si les travaux purent être continués à cette époque, ce fut à