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C’est à la baie Ha ! Ha !, appelée aussi « Grande Baie », que les terres du haut Saguenay commencent à être cultivables. Tout autour de la baie, et jusqu’à Chicoutimi, qui est à une distance de douze milles en ligne droite, le sol, formé d’une riche alluvion déposée par les eaux qui couvraient jadis toute cette étendue, est occupé, de sorte qu’il n’y reste plus de place à la colonisation.

Au nord de la rivière Saguenay, dans l’espace compris entre le canton Harvey et le lac Saint-Jean, se trouvent les cantons Tremblay, Falardeau, Simard, Bourget, Taché et Delisle. C’est à ce dernier canton que s’arrête la colonisation de ce côté. Le nord du lac Saint-Jean n’a pas été arpenté encore, quoiqu’il soit d’une fertilité remarquable ; le manque de communications a empêché les colons de s’y porter, autant que le manque de moyens et l’ignorance complète où l’on a été jusqu’à tout récemment de cette partie du pays. Les cantons Simard et Bourget sont entièrement concédés ; il n’y reste plus de terres à prendre. La moitié sud du canton Delisle, celle qui borde le Saguenay, ainsi que le centre du canton Taché, sont également en état de culture.

Sur la rive sud du Saguenay, à partir du canton Otis et en allant vers l’ouest, se trouvent les cantons Bagot et Chicoutimi, qui sont entièrement colonisés, populeux même, surtout le dernier qui contient le chef-lieu, en même temps le centre d’affaires de toute la région du