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canton Albert, où certains plateaux offrent d’excellentes terres aux cultivateurs, est habité presque tout entier ; il est en communication directe avec Tadoussac, l’hiver et l’été, par un chemin qui porte son nom ; il contient aussi la paroisse de Sainte-Marguerite, située à l’embouchure de la rivière de ce nom et où l’on compte une population d’à peu près deux cent cinquante âmes.




C’est le canton Albert qui a reçu les premiers colons qui se soient fixés dans le Saguenay. Vers 1848, deux familles, l’une du Château-Richer et l’autre des Éboulements, vinrent se placer à l’entrée de la rivière Sainte-Marguerite et s’occupèrent de pêche, de chasse et un peu de culture. Puis, les enfants s’y étaient établis, et, en 1864, on y comptait une dizaine de familles qui ne portaient guère que les noms de Gravel et de Gauthier.

Entre l’embouchure du Saguenay et la baie Ha ! Ha ! on peut compter environ cent cinquante mille acres de terre arable. L’Anse Saint-Jean, on l’a vu, est l’établissement le plus considérable de cette partie du territoire saguenayen ; d’autres endroits, tels que le Tableau, les Îles Saint-Louis et l’embouchure du petit Saguenay contiennent encore quelques familles isolées qui fournissent un appoint de cent et quelques âmes de plus, mais là s’arrête tout l’effort de la colonisation dans ce pays sauvage d’où la nature semble vouloir repousser l’homme.