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deratum de tous ceux qui sont établis là où ils ne peuvent le voir ; aussi ne doit-on pas s’étonner de ce que de nombreuses familles pauvres, des paroisses du Saguenay qui ne peuvent plus prendre d’extension, préfèrent se diriger vers les rives du Lac que d’émigrer aux États-Unis, comme le font les habitants des anciennes paroisses situées sur les bords du Saint-Laurent. Quel argument pourrions-nous faire valoir de comparable à cette impulsion spontanée ? Quelles considérations émettre en faveur de la colonisation de la belle vallée du Lac que cette seule parole d’enfant ne jette dans l’ombre et ne domine ? Aussi, n’ajoutons pas un mot : mais colonisons, colonisons le Lac Saint-Jean, afin qu’un jour des milliers et des milliers d’enfants, qui auront été transportés et retenus près de ses rives par nos efforts, puissent nous remercier de leur avoir conservé une aussi chère patrie.