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plantes de l’Amérique du Nord, livre qui lui a valu à bon droit le nom de fondateur de la botanique canadienne[1].

Après avoir remonté cent vingt milles du cours de la Mistassini, Michaux arriva à une cascade qui tombe d’une montagne haute de 80 pieds et découpée en amphithéâtre. Il ne craignit pas d’escalader les marches de cet amphithéâtre avec le seul objet de se procurer quelques plantes peut-être inconnues. Cette cascade, du haut de laquelle on aperçoit une vaste vallée, est le terme de la navigation sur la Mistassini.

En repartant, Michaux et ses guides traversèrent une suite de petits lacs remplis d’eau stagnante. Il explora les bords du lac des Cygnes, et après avoir dépassé les hauteurs qui séparaient alors le Canada du territoire de la Baie d’Hudson, il entra dans une petite rivière qui conduit au grand lac des Mistassins, où il arriva le 4 septembre, malgré la neige et un temps très froid.

  1. « Avant Michaux, en 1635, Cornuti avait bien fait, sous le titre Plantarum canadensium historia, une courte histoire des plantes de notre pays ; mais ce n’est qu’une description sans ordre de quelques plantes peu nombreuses.

    Mentionnons aussi Michel Sarrazin, médecin du roi à Québec et membre correspondant de l’Académie des Sciences. Cet homme est le premier botaniste canadien dont le nom soit devenu célèbre par la découverte de la plante curieuse qui porte son nom, la Sarracenia purpurea. À la campagne on appelle cette plante « petits cochons ». En effet, ses feuilles creuses et contournées en cornets simulent la tête du cochon. Elle se trouve en abondance dans les savanes qui avoisinent Québec. » — Abeille du Séminaire.