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d’un poids énorme, l’excès de course à la poursuite du caribou, de l’orignal et même du loup-cervier, l’insuffisance de la nourriture, et, enfin, les maladies épidémiques, telles que la petite vérole et les scrofules.




La Mistassini a été appelée justement aussi « Rivière de Sable, » à cause de ses rives sablonneuses et des bancs de sable de son embouchure qui s’étendent au loin dans le lac Saint-Jean. Ce sable est apporté par la rivière et accumulé de telle sorte qu’il n’y a pas plus de deux à trois pieds d’eau dans le lac entre la Mistassini et la Péribonca, et qu’il faut, pour trouver une certaine profondeur, se rendre jusqu’à quatre ou cinq milles au large. Souvent même, sur les battures qui se succèdent, l’eau ne dépasse pas quinze à dix-huit pouces de profondeur. Quelques-unes de ces battures, à force de recevoir tous les ans un nouvel apport de sable, sont devenues et sont restées complètement à découvert. Telle est la longue pointe elle-même de la Mistassini qui forme la rive septentrionale de son embouchure, autrefois banc de sable, et aujourd’hui prairie luxuriante de foin sauvage, qui a trois pieds de hauteur et qui est tellement épais qu’on ne peut s’y frayer un passage qu’au moyen d’un bâton ; aussi le gibier de toute sorte y vient-il en troupes nombreuses festoyer et s’ébaudir avec délectation.

En même temps que le sable, les rivières du nord et de l’ouest du Lac charroient les paillettes de mica qui s’y