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ques ; c’est de là que date le commencement des missions fixes, dont quelques-unes reçurent plus tard des curés résidents.

Pour empêcher que les sauvages ne fussent submergés par la population blanche qui envahissait la côte, les Oblats formèrent une « réduction » à Betsiamis où ils amenèrent les familles éparses de Tadoussac, des Escoumins, de Portneuf, etc., et ils se fixèrent au milieu d’elles. Cela eut lieu en 1853. L’endroit où s’élève aujourd’hui le petit village montagnais de Betsiamis n’était alors qu’une forêt, et ce sont les missionnaires eux-mêmes qui abattirent les premiers arbres qui ont servi à la construction de leur chapelle. Depuis, quelques jolies maisonnettes se sont élevées auprès de la chapelle, et, l’été, aux approches de la mi-août, on voit se dresser subitement tout autour de ce petit village à peine ébauché, dans le plus singulier et le plus pittoresque apprêt, un nombre infini de cabanes d’écorce où s’abritent, pendant quelques jours seulement, les chasseurs qui viennent assister à la mission.

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La rivière Betsiamis est une des grandes voies qui mènent de la rive nord du Saint-Laurent aux pays de chasse de l’intérieur. On peut la remonter en canot jusqu’au portage de « l’Aviron », ainsi nommé parce qu’il n’y a qu’un espace de la longueur à peu près d’un