Au bas de ces hauteurs, là ou la rivière Chamouchouane vient déboucher, s’étend la jeune paroisse de Saint-Prime qui comptait en 1890 ses vingt-cinq années d’existence par autant de cinquantaines d’habitants. On la traverse rapidement et l’on arrive à Saint-Félicien qui n’était encore en 1880, qu’une mission où le curé de Saint-Prime allait dire la messe tous les mois dans une pauvre chapelle de bois, mais qui n’en renfermait pas moins près de cinquante familles de colons : paroisse et mission réunies montraient, il y a seize ans, une population de 1700 âmes.
Les commencements de Saint-Prime et de Saint-Félicien qui, tous deux, furent colonisés en même temps, sont à peu près les mêmes que ceux des autres établissements nouveaux. Cinq ou six pionniers courageux frayèrent le chemin vers 1865 ; et seulement quatre ou cinq ans plus tard, lorsqu’il se fut établi des communications, bon nombre d’autres familles allèrent se fixer dans le fertile canton de Chamouchouane. C’est de cette époque que date le commencement véritable de Saint-Prime. En 1871, il y avait dans Saint-Prime quarante-cinq familles ; l’année suivante il y en avait seize de plus, et la population était portée en un an de 188 à 345 âmes.
En 1887, on y comptait 140 familles, ce qui donnait une population de plus de 800 âmes. Cette même année voyait se construire à Saint-Prime le premier moulin à farine, les premiers moulins à scies et la première beurre-