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Le lac étant abrité ainsi des deux côtés, le climat y est comparativement doux. Il est aussi bien moins variable, plus réglé que dans le reste de la province ; c’est ce qu’attestent les observations météorologiques, faites à différents intervalles, et les tableaux de comparaison dressés par les arpenteurs qui en ont fait une étude spéciale. Les chaleurs et les pluies n’y sont pas excessives comme dans la plus grande partie du district de Québec ; en un mot, le bassin du lac Saint-Jean est placé dans les circonstances climatériques les plus favorables à la culture de tous les grains qu’on récolte généralement dans nos campagnes.

La rive sud du lac est moins fertile et bien moins profonde que les rives nord et ouest ; entre Métabetchouane et la Grande-Décharge, les cantons Métabetchouane, Caron et Signaï renferment plus de cent mille acres de bonne terre.

Dans les conditions les plus désavantageuses, pendant la décade écoulée entre 1861 et 1871, la population du comté de Chicoutimi avait été portée de 10,478 à 17,493 âmes. Cependant il n’y avait, en 1871, dans le comté tout entier, que 80,870 acres de terre en culture.

Dans un de ses plus anciens rapports, l’illustre géologue sir William Logan avait déjà déclaré qu’il n’existait nulle part, dans les provinces de l’Amérique Anglaise, un sol d’alluvion d’une aussi grande épaisseur que celui que l’on trouve au Lac Saint-Jean, ni pareil fond d’argile recouvrant partout de la terre calcaire. Le fait est que