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saisit sans façon les pieds des nageurs aventureux, en leur faisant de remarquables blessures… La voilà enfin, exposée à nos regards, cette petite mer songeuse au fond de sa large et féconde vallée qui nous attire et nous invite à la parcourir en tous sens, à venir faire la preuve de tout ce qu’on a promis en son nom et à reconnaître si elle est vraiment une terre privilégiée où s’épendra avant longtemps le flot d’une population nouvelle, vigoureuse et impatiente d’essayer tous les genres de force et d’action ! Partons donc pour cette nouvelle campagne ; allons reconnaître la vallée du lac, faisons-en le tour et voyons ce qu’elle réserve aux colons par ce qu’ont pu y faire déjà en moins de trente ans les colons actuels, tout en remarquant d’avance que les plus fertiles parties de la vallée ne sont pas encore, pour la plupart, ouvertes à la colonisation.


II


Le lac Saint-Jean, appelé par les Indiens « Peaguagomi », ce qui signifie « lac plat » est situé dans une immense vallée et est le réservoir de plusieurs grandes rivières, dont quelques-unes prennent leur source dans les hauteurs qui séparent le territoire de la mer de Hudson de celui de la province de Québec. Il est situé sous le 48,° 32,′ 37″ de latitude nord, et entre le 71e degré de longitude ouest. Il est à 48 milles de Chicoutimi, à 100 milles environ au nord de Québec et à 125 milles à l’ouest nord-ouest de Tadoussac. Il couvre une superficie d’envi-