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une concession de lots de cent acres, de chaque côté de la ligne conduisant de la Grande-Baie au lac Saint-Jean.

M. Boucher était doué d’un rare courage : il en fallait pour entreprendre, avec peu de moyens à sa disposition, d’établir une colonie isolée à 80 lieues de Québec, à trente-cinq milles de Chicoutimi et à trente milles des établissements les plus voisins, sans routes qui y conduisissent. Il se mit néanmoins à l’œuvre, en appelant ses paroissiens à le suivre. Plusieurs se joignirent à lui, mais bientôt découragés par la distance et la difficulté des communications, la plupart d’entre eux abandonnèrent leur curé. Celui-ci néanmoins ne se rebuta pas. Avec le petit nombre de ceux qui lui étaient restés fidèles, il commença ses premiers défrichements près de la Belle-Rivière.

Trois ans plus tard, il n’y avait encore là qu’une soixantaine d’arpents de défrichés dans ce qui allait former avant longtemps une partie de la paroisse de Notre-Dame d’Hébertville.

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L’exemple de M.  Boucher ne devait pas rester longtemps sans imitateurs. Dès le mois de janvier, 1849, la paroisse de Sainte-Anne-la-Pocatière fournissait une autre société de colonisation qui, après avoir pris le nom d’Association des comtés de l’Islet et de Kamouraska, passait sans retard des règlements, constituait un bureau d’administration et formait un capital composé d’un nombre indé-