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et une largeur d’environ un quart de mille. Il se décharge dans la rivière des Aulnaies qui, elle-même, tombe dans la Belle-Rivière.

La rivière des Aulnaies, qui tire son nom de son passage à travers un fouillis d’aulnes, (en indien, Petsikauananish) est un cours d’eau étroit, lent et tortueux. Jusqu’en 1850, ses rives étaient restées masquées par de longues aulnes qui, en se réunissant des deux côtés opposés, obstruaient tellement la rivière qu’on avait peine à se frayer un passage à travers les branches entrelacées les unes dans les autres. C’était là cependant qu’avaient passé pendant plus d’un siècle les canots des marchands de pelleteries. Depuis lors les aulnes ont à peu près disparu, et la rivière serpente au milieu d’un étroit vallon dont les seuls arbres sont de gros ormes épargnés par la main du défricheur.

À un demi-mille du lac Kenogamichiche, la rivière des Aulnes tombe perpendiculairement d’un petit rocher d’une vingtaine de pieds de hauteur, pour faire son entrée dans la Belle-Rivière. C’est là que se trouve le village d’Hébertville, centre d’une vaste paroisse qui compte aujourd’hui 3,000 âmes, et qui embrasse une grande partie des cantons Caron, Mésy, Labarre et Signaï.

La colonisation de la paroisse d’Hébertville a son histoire consignée dans les mémoires et les écrits du temps, entre autres dans les brochures que fit paraître en 1851 M. l’abbé Pilote. Nous allons en donner un aperçu rapide