qu’ils ont l’inestimable avantage de posséder un chemin de fer. La bête de feu a tiré de l’obscurité et des ombres du dédain la bête d’eau qui attendait en mugissant. Une compagnie s’est formée, qui a acquis la propriété de l’île, qui y a érigé une usine électrique et qui, déjà, fournit la lumière électrique à la ville et aux particuliers. Mise en appétit et pleine d’une noble ardeur, cette compagnie va fournir le pouvoir moteur à une importante fabrique de lainages, élevée près du débarcadère des "steamers" du Saint-Laurent et qui doit fonctionner dans le cours de 1896 ; elle fournira en même temps le pouvoir moteur à la voie du tramway électrique qui doit être également construite, d’ici à deux ans, entre Chicoutimi et la Grande-Baie, tout cela par le fait de compagnies locales, à l’exception d’un moulin à pulpe que des capitalistes étrangers se proposent d’ériger dans le voisinage des cascades.
Ajoutons que depuis plus de deux ans un système téléphonique relie toutes les paroisses du centre du district entre elles et avec celles du Lac Saint-Jean. De plus, durant l’été de 1895, une compagnie, locale également, a construit un aqueduc en fer, pour distribuer à la ville l’eau saine et toujours fraîche de la rivière Chicoutimi. Jusqu’en 1895, il n’y avait pas eu de communications régulières avec la rive nord de la rivière Saguenay, où se trouvent cependant des paroisses importantes, comme Sainte-Anne, en face même de Chicoutimi, et pas plus d’à une demi-lieue de distance, largeur approximative de la rivière entre les deux berges de l’est et de l’ouest. Ce