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« On ne trouve, dit M. l’abbé E. De Lamarre, préfet des études au collège de Chicoutimi, de légères dorures que sur les chapiteaux, les arcs-doubleaux, les arabesques de la voûte, les sculptures, le trône et la chaire ; mais elles y sont distribuées avec tant de mesure, de délicatesse et de goût, qu’elles cadrent parfaitement avec les lignes fines, nobles et gracieuses du corinthien.

« En effet, c’est le corinthien le plus pur qui règne dans tout l’édifice. Du seuil de la porte principale, l’aspect est magnifique. Ce vaisseau spacieux, de 220 pieds de longueur sur 72 de hauteur et 80 de largeur, se divise en trois nefs, séparées entre elles par une double rangée de colonnes cannelées, qui vont se confondre, par la perspective, avec les pilastres du chœur, pendant qu’elles s’élancent légères comme la prière, libres comme la pensée, et vont se couronner, à 50 pieds de hauteur, de leurs gracieux chapiteaux aux feuilles d’acanthe, ornées de légers filets d’or.

« L’entablement et la corniche, le trône de l’évêque et la chaire sont d’une grande pureté de style. On a voulu observer les règles du goût, jusque dans leurs plus petits détails. C’est ainsi que l’on a donné aux nefs latérales leurs rangées de pilastres, qui rompent la monotonie des longs pans, et ajoutent à la majesté et à la grâce de l’ensemble.

« Il y a dans ce corinthien toute la poésie, tout le charme