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Lorsque la cathédrale actuelle fut commencée, en 1875, le diocèse de Chicoutimi n’était pas encore formé. Le curé, qui devait, être plus tard Mgr  Racine, ne pouvait encore songer qu’à bâtir une modeste église paroissiale ; mais comme s’il eût pressenti l’avenir, il voulut que cette église prît, dès le début, des proportions qui permissent de suivre à l’intérieur un plan régulier, aussitôt que les ressources pécuniaires suffiraient à en développer le plan qu’il avait d’abord conçu.

Trois ans après avoir été commencée l’église était complétée extérieurement, en 1878, et ouverte au culte, au mois d’août de la même année, le jour même de l’intronisation du premier évêque. Dix ans plus tard, en 1888, le monument était complété, sauf l’intérieur, dont l’exécution était réservée au successeur du premier évêque. Ce successeur était Mgr  N. Bégin, qui ne devait rester que trois ans à Chicoutimi et être appelé ensuite à Québec, en qualité de coadjuteur du cardinal Taschereau.




Ce qui constitue la beauté monumentale et la valeur artistique de la cathédrale de Chicoutimi, c’est son intérieur, véritable modèle du style corinthien le plus pur, qui n’a cédé, dans aucun des plus petits détails, aux réclamations du mauvais goût ni à cette conception puérile qui fait consister le beau dans l’accumulation des dorures et dans une ornementation criarde autant qu’exagérée.