Un autre tableau, de grand mérite, s’élève presque à la voûte du chœur, en arrière du maître-autel, qu’il enveloppe de ses reflets mobiles et des teintes vigoureuses de son coloris. Ce tableau représente saint Ambroise interdisant au grand empereur Théodose l’entrée de la cathédrale de Milan. Placé dans le jour discret, recueilli, en quelque sorte mystérieux de l’abside, ce tableau semble revêtir une physionomie changeante et accentuer à chaque instant les impressions qu’il produit. La majestueuse stature de saint Ambroise, pleine d’autorité et de volonté inflexible, se détachant sur le fond du sanctuaire, en tons amples et vigoureux, attire les regards et les pas du visiteur dès le seuil de l’église, jusqu’à ce qu’il soit venu s’agenouiller au pied de l’autel et ait imploré la bienfaisante et toute-puissante protection du saint lieu.
Tous les édifices religieux de Chicoutimi, comprenant la cathédrale, l’évêché, le séminaire, le couvent du Bon Pasteur et l’Hôtel-Dieu St-Valier forment un groupe à part, distribué sur le versant escarpé d’un coteau qui précède et protège en quelque sorte la ville proprement dite. On les aperçoit nettement de très loin sur la rivière, et leur aspect inattendu tranche vivement sur la monotonie et la sauvagerie de cette nature saguenayenne qui sera longtemps encore sans essayer un sourire.