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la croix du clocher nouveau, posée en 1726, « avait été saluée de trente-trois martres par tous les sauvages charmés du coq ».

Michaux, célèbre botaniste français qui, à la fin du siècle dernier, se rendait jusqu’au lac Mistassini par le Saguenay, dans le simple but de faire une collection de plantes et de fleurs de l’Amérique du Nord, dit, en parlant de la première chapelle de Chicoutimi : « Ce bâtiment, construit en poutres équarries de cèdre blanc, thuya occidentalis, élevées les unes au-dessus des autres, était encore en bon état, et quoique ces poutres n’aient jamais été couvertes, ni en dedans ni en dehors, je les trouvai tellement intactes qu’elles n’avaient pas été altérées de l’épaisseur d’une demi-ligne, depuis plus de soixante ans. »

Aujourd’hui, l’on peut voir l’emplacement, où se trouvait cette antique chapelle, entouré d’un enclos en bois que M. David Price y a fait élever et où il a fait enterrer tout le bois de la chapelle, afin que cette dernière relique d’un des plus modestes, mais des plus intéressants monuments de notre histoire, ne fût pas exposée aux intempéries du temps ni à l’injure des hommes. De son côté, mademoiselle Price a fait de la vieille chapelle une esquisse en sépia qu’elle a donnée à l’évêché de Chicoutimi, et dont on peut trouver des reproductions chez le célèbre photographe de Québec, M. J. E. Livernois.

À côté de l’enclos qu’a fait élever M. Price se trouve le vieux cimetière indien. La croix de l’ancienne cha-