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En 1878, la maison Price faisait 188,155 billots d’épinette, contre 7,000 seulement en 1864. Mais, en revanche, elle n’a livré au commerce que 12,897 billots de pin, sur lesquels pas plus de quatre mille étaient de pin « étalon ». C’est que les incendies ont opéré de terribles ravages dans le Saguenay ; ils y ont détruit presque tout le pin, et l’on considère l’exploitation de ce dernier article comme définitivement perdue pour cette partie du pays. Si l’on veut se faire une idée de ce qu’elle était, il y a une trentaine d’années, qu’on remarque ce simple fait. Un navire d’outre-mer, venu pour prendre une cargaison, avait trouvé le marché de Québec vide ; tout le bois disponible avait été expédié plusieurs jours auparavant. La saison était fort avancée ; il ne fallait pas à tout prix que le navire repartît sur lest ou passât l’hiver à Québec. On s’adressa à M. Price qui fit venir le navire à son chantier, et, en quinze jours, le bois abattu dans le seul voisinage du chantier, puis coupé et scié, était mis à bord du bâtiment et expédié en Angleterre.


III


À quelques pas de la scierie de Chicoutimi on voyait encore, il y a un quart de siècle, courbée sous le poids du temps, la vieille chapelle de la mission érigée par le Père Laure en 1727. Elle avait vingt-cinq pieds de long sur quinze de large, et était bâtie sur une éminence dominant