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le port où s’arrêtaient les vaisseaux qui venaient de la mer. « Il semblait donc destiné à un avenir florissant », dit la Relation de 1644.

Quelques années plus tard, en 1632, le Père Le Jeune y arrivait à son tour. Enfin, en 1636, le Père De Quen venait y commencer la série des missions régulières qui se continuèrent sous la direction des jésuites jusqu’en 1782, après avoir exercé l’apostolat de vingt-trois religieux de cet ordre, dont le dernier fut le Père La Brosse, et ne se terminèrent qu’en 1863, après avoir été desservies successivement par quinze prêtres missionnaires.

Ces missions, qui s’étendaient au loin dans l’intérieur et sur le littoral du Saint-Laurent, furent fertiles en découvertes et mirent la colonie en relations constantes d’amitié avec les tribus qui parcouraient ces vastes espaces. Mais laissons là pour l’heure ces temps reculés et arrivons aux temps modernes, à l’époque où le Saguenay, sortant d’une nuit prolongée, allait voir naître pour lui une ère de civilisation et le chasseur indien faire petit à petit place d’abord au bûcheron, puis au colon devenu enfin le seul maître d’un domaine qui, pendant deux siècles et demi, avait été livré exclusivement au monopole et au privilége.

V

Un peu après 1820, M. Pascal Taché, qui avait fait la traite pendant vingt-deux ans, à la fin du siècle dernier,