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1840. Avant cette époque, il n’y avait là qu’une mission, une petite chapelle où se rassemblaient les sauvages de retour de leurs chasses, et un poste à l’usage de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

La chapelle, la mission, le poste et une ou deux autres bâtisses étaient toutes construites ensemble sur un roc de granite, qui domine le canal étroit par lequel se précipite une chute de 40 à 50 pieds de hauteur dans le bassin qui forme partie du havre de Chicoutimi. L’établissement de la Compagnie consistait en une maison commode pour l’agent, bâtie sur une colline d’où la vue s’étendait sur le havre et sur la rivière, en un magasin élevé près du lieu du débarquement, en une boulangerie, en étables et en granges entourées de plusieurs pièces de terre cultivées, ainsi que d’un jardin où l’on recueillait plusieurs espèces de légumes, et principalement des patates. Sa situation centrale entre le lac Saint-Jean et le Saint-Laurent, et la grande quantité de terre cultivable qui se trouvait dans les environs, en avaient fait l’entrepôt principal de la Compagnie à l’intérieur et le marquaient d’avance pour être le marché général de toute cette partie du pays, le jour où elle s’éveillerait à l’industrie et à l’activité commerciale.

Quoique les rochers y soient nombreux, le sol est très propre à la culture ; mais on n’y récoltait autrefois que des patates et quelques autres légumes à l’usage du poste, et l’on allait chercher le foin pour les bestiaux à neuf