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à cinq ans plus tard, et qui n’était pas encore constitué régulièrement en paroisse, renfermait une population d’au moins quatre cents âmes.

Saint Félicien était, il y a quinze ans, la limite extrême de la colonisation au lac Saint-Jean ; on verra, dans le dernier chapitre de cet ouvrage, où la colonisation en est arrivée aujourd’hui.


IV


Après avoir quitté la baie Ha ! Ha ! et remonté le cours du Saguenay sur un espace d’environ neuf milles, on aperçoit sur la rive nord un endroit communément appelé « l’Anse au Foin », qui a été érigé régulièrement en paroisse en 1872, sous le nom de Saint-Fulgence. C’était auparavant une mission desservie par le curé de Sainte-Anne, la paroisse voisine en remontant la rivière.

Cette mission, formée dans le canton Harvey, possédait dès avant 1859 une chapelle entourée d’un terrain spacieux. On y avait établi deux écoles pour cinquante enfants, et il y avait eu dans cette même année 22 baptêmes et deux mariages. « Le chemin sur le bord de l’eau », écrit un missionnaire, M. Gagnon, « était ouvert et praticable entre les deux chapelles de Saint-Fulgence et de Sainte-Anne. Ce chemin, que le gouvernement avait fait commencer en 1858 dans les cantons Simard et Tremblay, avait eu l’effet d’attirer bon nombre de personnes qui avaient pris des terres sur son parcours. Il porte le nom de chemin