Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quoiqu’ils fussent loin d’être proportionnés aux pertes éprouvées par les colons, ces secours n’en vinrent pas moins fort à propos pour les aider à ensemencer leurs terres qui, cette année, produisirent plus qu’elles ne l’avaient encore fait.

Comme il n’y avait pas à la Grande-Baie assez de logements et de provisions pour tout le monde, on fit embarquer dès le lendemain de l’incendie une soixantaine de femmes et d’enfants en bas âge, à bord d’une goélette qui fut remorquée jusqu’à la Malbaie par le bateau à vapeur de M. Price.

* * *

C’est à partir de cette année, 1846, que la culture prit des développements sérieux. Après les semences, chacun se mit à rebâtir sa maison, et, dans l’automne, le village de Saint-Alexis renaissait de ses cendres. C’est encore à la suite de ce feu que le gouvernement fit « chaîner » le village par M. Jean Duberger, arpenteur ; celui-ci continua, quelques semaines après, à mesurer et à diviser en lots la plus grande partie du canton Bagot.

L’année 1846 vit aussi les Pères Oblats exécuter le projet d’ouvrir le canton Laterrière, c’est-à-dire le Grand-Brûlé, ou Notre-Dame-de-Laterrière, de son nom paroissial. À cet effet, ils prirent un nombre considérable de lots sur lesquels ils opérèrent de grands défrichements, et firent construire en outre un moulin à farine et une