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Ils arrivèrent à la Grande-Baie en goélette, le 15 octobre. Ils étaient au nombre de quatre : J. B. Honorat, supérieur de la mission, Flavien Durocher, Médard Bourrassa et Pierre Fisette. Le lendemain même, les Pères Durocher et Fisette partaient pour aller faire les missions de l’Anse Saint-Jean, du Petit-Saguenay, de la Rivière Sainte-Marguerite, et, aussitôt après leur retour, se mettaient à étudier la langue montagnaise. Ils l’apprirent si bien que, dès le 1er janvier suivant, le Père Durocher était capable de prononcer son premier discours en cette langue devant une trentaine de familles montagnaises réunies à Chicoutimi.

(1845). Les Pères firent avancer considérablement, dans le cours de cette année, la construction de la chapelle et du presbytère de la Grande-Baie. Le 17 janvier eut lieu la bénédiction de la première chapelle de Chicoutimi, construite à l’usage des Canadiens sur la rive est de la rivière du Moulin. Il y avait bien déjà la petite chapelle des Jésuites, mais elle avait été construite seulement pour l’usage des Indiens.

Au mois de mars, le Père Durocher alla se fixer à Chicoutimi. D’après le rapport qu’il fit peu après à l’archevêque, on voit que la population du Saguenay atteignait alors trois mille âmes, sur lesquelles il y en avait onze cents à la Grande-Baie et six cents à la rivière du Moulin. On y voit de plus qu’il se manifestait déjà un élan irrésistible vers la colonisation et que les gens s’emparaient des