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merce, de chasse et de pêche. C’était là du reste le mode universellement pratiqué à cette époque. Peu de temps après la fondation des premiers établissements de la colonie, le gouvernement de France tirait le plus de parti possible de ses vastes possessions de l’Amérique du Nord en les affermant ou en les donnant à bail par larges portions, sous la réserve d’un certain paiement annuel pour le privilége de la traite ou de la pêche ; et cela était vrai surtout pour le territoire du Saguenay, qui était réputé contenir les meilleurs endroits de chasse et de pêche de toute l’Amérique Septentrionale. Le roi le donnait à ferme tout entier et faisait renouveler chaque bail au bout de vingt et un ans. Le premier de ces baux conférant le droit exclusif de commerce avec les Indiens et adjugé, après enchère publique, à un sieur Demaux, remonte à l’année 1658. Mais les limites en dedans desquelles devait s’exercer ce privilége furent longtemps une source de difficultés, jusqu’à ce qu’enfin l’ordonnance de l’intendant Hocquart y eût mis un terme à la suite de l’arpentage fait en 1732.

III

Après la cession du Canada à l’Angleterre le territoire du Saguenay continua à être affermé. Les fermiers du Domaine étaient intéressés à exclure les étrangers autant que possible et à tenir secrètes les ressources du pays, autant pour maintenir leur monopole que pour empêcher toute compétition chaque fois qu’il s’agissait de renouveler