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territoire du Saguenay, en sa qualité de successeur des fermiers des Postes, allait expirer en 1842, et le champ allait rester libre à l’industrie de même qu’à la colonisation.

Il se livrait des batailles épouvantables entre les hommes au service de M. Price et ceux qu’employait la Compagnie de la Baie d’Hudson. Pour ces batailles on recrutait des bras partout. La Compagnie en faisait venir de tous côtés et même, un jour, elle envoya des bandes avinées couper les billots que M. Price avait « faits » à ses scieries de Betsiamis et de la Rivière-Noire, vingt lieues plus bas que Tadoussac. Enfin, M. Price parvint à conquérir la paix, mais ce fut au prix de 87,000 qu’il dut payer à la Compagnie pour qu’elle voulût bien reconnaître son droit.

En 1867, à l’âge de 77 ans, M. Price mourait en laissant un souvenir qui durera longtemps, du moins dans le Saguenay dont on l’a appelé « le père », et, pour tous, il fut un des exemples les plus remarquables de ce que peuvent l’énergie, l’intelligence et l’activité mises ensemble au service de grandes opérations industrielles, et une stricte probité qui jamais ne fit défaut dans les affaires les plus importantes et les plus difficiles.

V

Nous sommes maintenant parvenus à l’automne de 1841. M. Bourret, curé de la Malbaie, vint passer neuf jours à la Grande-Baie et y donna la communion à plus de six