resté célèbre dans les traditions de l’endroit. Certains vieux habitants, emportés par l’enthousiasme, disaient avec une naïve énergie que c’était « un pain béni furieux ».
Les missionnaires restèrent pendant huit jours à la baie Ha ! Ha !, occupés des soins de leur ministère. Ils bénirent le cimetière, déterminèrent le site de la chapelle future, plantèrent une croix sur le rivage et exhortèrent les pionniers à se réunir au pied de cette croix, les dimanches et fêtes, pour réciter le chapelet, chanter des cantiques ou des hymnes et y entendre quelque lecture de piété.
Toute la population accompagna les missionnaires à leur départ, puis on commença à s’occuper de l’érection d’une chapelle. Mais il fallait pour cela autre chose que du bois ; il fallait trouver l’argent nécessaire à l’achat des ferrures et autres accessoires que les pionniers ne pouvaient fournir eux-mêmes. Voici comment s’y prit le père Alexis Simard. Il improvisa dans sa maison, où l’on se réunissait pour les services religieux, des siéges de toute espèce. Pour avoir le droit d’occuper un de ces sièges pendant les réunions, il fallait payer annuellement une somme qui variait suivant la nature de ce siége ; car, outre les quelques chaises qu’on s’était procurées, on comptait comme siéges les coffres, les huches, les bouts de madriers sur lesquels on s’asseyait. Tout était mis à