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CHAPITRE V


L’ANSE SAINT-JEAN ET LA GRANDE BAIE

CHRONIQUE DE VINGT-CINQ ANS


Jusqu’en 1828, le Saguenay avait été considéré comme un pays sauvage, comme une contrée bonne tout au plus au commerce des pelleteries. Aussi, jusqu’à cette époque, personne n’avait cru que la colonisation y fût possible. C’était le pays des légendes merveilleuses et des contes effrayants ; tous les géants fabuleux devaient s’y donner rendez-vous dans des antres profonds ; et, quant à la rivière en elle-même, elle était absolument innavigable, à cause de ses courants impétueux, de ses abimes sans fond, des ouragans destructeurs qui s’abattaient sur elle, de ses écueils et de ses rochers formidables, de ses