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Enfin, le père La Brosse, dernier missionnaire jésuite au Saguenay, remplaça le père Coquart en 1766. Il a laissé un dictionnaire de la langue montagnaise auquel il avait travaillé pendant huit ans. Il avait aussi traduit l’Évangile en cette langue et fait copier aux sauvages, en l’absence de caractères d’imprimerie.

Il mourut à Tadoussac le 11 avril, 1782, à l’âge de 70 ans, et fut enterré dans la chapelle par M. Compain, curé de l’Île aux Coudres.

« C’est le père La Brosse, dit M. J. C. Taché, dans ses Forestiers et Voyageurs, qui a mis la dernière main à cette belle chrétienté montagnaise si pleine de foi et de piété. Il a écrit la plupart des livres religieux qui sont encore en usage chez les montagnais, a composé un dictionnaire de la langue de ce peuple et traduit des passages considérables de la Sainte-Écriture dans cette langue. Le père La Brosse a encore répandu, chez ses bons et chers sauvages, l’usage de la lecture et de l’écriture qui s’est transmis de génération en génération dans toutes les familles de cette tribu jusqu’à ce jour. »

Les prêtres séculiers allaient désormais remplacer les pères jésuites dans les missions du Saguenay. Ceux-ci y avaient exercé leur apostolat pendant cent quarante-deux ans, de 1640 à 1782. Ils avaient été au nombre de vingt-trois, comme on peut le voir par