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tout. Cela m’est arrivé plus d’une et trois fois ; j’ai même été souvent obligé de boire dans des mares où je voyais des crapauds, etc.

« 15o Le plus souvent, pendant l’hiver, dans les chemins, quoique longs et difficiles, il ne trouve pas une goutte d’eau pour se désaltérer.

« 16o Il endure beaucoup de froid et de fumée, avant que la cabane soit achevée, pendant deux à trois heures que le temps est très-rude l’hiver. Sa chemise qui est trempée de sueurs et ses bas mouillés le rendent comme morfondu avec la faim qu’il souffre, le plus souvent n’ayant mangé qu’un morceau de viande salée avant qu’on décabane.

« 17o La souffrance et la misère sont les apanages de ces tristes et pénibles missions. Faciat Deus ut iis diu immoretur et immoriatur servus inutilis missionum Franciscus, S. J.

Sur les Jésuites qui succédèrent au père Crépieul nous n’avons que des détails de peu d’importance jusqu’à l’arrivée du père Laure à Tadoussac, en 1620. Nous donnons ici quelques extraits de son journal : « J’arrivai à Chekoutimi au mois de juin 1720, pour y prendre possession de la mission rétablie après vingt ans d’interrègne. Ma maison y fut bâtie dans l’automne par Chatelleraux, commis au dit poste, sur le petit coteau, à cause de la proximité de l’église. En 1725, ma maison de Chekoutimi, qui n’avait jusqu’alors été couverte que d’écorces sur de méchantes planches, fut rétablie et couverte en bardeau par le sieur Montendre, Joseph Amelin et Louis Fortier, pour lors engagés à Chekoutimi. La même année, le 24 septembre, j’allai sur le coteau du portage avec le sieur Montendre, entrepreneur, Jean Balére, maître-charpentier, Jean Pilote, les deux Dorvales et