faisait en commun dans plusieurs cabanes. Cependant, le missionnaire n’avait, pour rassembler ses catéchumènes, qu’une misérable masure bâtie à la hâte par les Français pour la décharge des navires. Les voies ayant été préparées, le père Buteux, chargé de la mission en 1644, s’employa à faire rebâtir, en briques apportées de France, la nouvelle maison destinée à servir de magasin et où la mission devait se faire. Madame de la Peltrie, apprenant que cette mission donnait des espérances, s’y transporta, fut témoin de la ferveur des néophytes et voulut être marraine de quelques-uns d’entre eux…
Les sauvages étaient tout zèle. « En 1646, le Père leur ayant commandé de transporter une grande croix qu’ils avaient dressée proche de leurs cabanes en un lieu plus éminent et plus décent, le « capitaine » charge cette grande croix sur ses épaules, et les sauvages, arrivés à l’endroit où elle devait être plantée, l’élèvent et la placent au bruit des arquebusades… »
La Relation de 1647 contient ce qui suit : « On a apporté cette année une petite tapisserie de droguette pour embellir la chapelle de Tadoussac ; on a aussi apporté une cloche pour appeler au service de notre chapelle… Ils prenaient un plaisir sans pareil à entendre le son de la cloche ; ils la pendirent eux-mêmes aussi adroitement que pourrait le faire un artisan français ; chacun la voulait sonner à son tour pour voir si elle parlerait aussi bien entre leurs mains qu’entre les mains du Père… »