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fique du contraire, à croire que le Saguenay est insondable. Or, la carte du capitaine Bayfield fait voir qu’à l’embouchure même du Saguenay, où, d’après la notion commune, on n’a pas trouvé fond à trois cent quarante brasses, la plus grande profondeur d’eau ne dépasse pas soixante-seize (76) brasses, et qu’elle augmente successivement jusqu’à quatre-vingt-huit, cent et cent huit brasses, dans l’espace de trois à quatre milles, en remontant la rivière, jusqu’à ce qu’elle atteigne sa plus grande profondeur, qui est de cent quarante-sept brasses, entre Passe Pierre et l’anse Saint-Étienne, à environ cinq milles de Tadoussac. Du reste, la profondeur du Saguenay est extrêmement variable et change brusquement. Parfois elle ne dépasse pas dix brasses, et, quelques arpents à peine plus loin, elle atteint jusqu’à 80, cent brasses, et même au delà. Là où la profondeur est la plus constante et se maintient le plus uniformément, c’est entre le cap Éternité et la Descente des Femmes ; elle va plus d’une fois, dans le cours de cet espace, jusqu’à 146 brasses et ne descend nulle part au-dessous de cent. Le cap Éternité est à 39 milles de l’embouchure du Saguenay, et la Descente des Femmes à environ 47 milles.

Faisant suite à la Pointe-au-Bouleau et la prolongeant jusqu’à deux milles dans le fleuve, s’avance une batture de roches, en forme de demi-lune, ouverte du côté de l’est. Dans les mers du printemps, ces