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Entre l’embouchure du Saguenay et la baie Ha ! Ha ! on peut compter environ cent cinquante mille acres de terre arable. L’Anse Saint-Jean, on l’a vu, est l’établissement le plus considérable de cette partie du territoire saguenayen ; d’autres endroits, tels que le Tableau, les Îles Saint-Louis et l’embouchure du petit Saguenay contiennent encore quelques familles isolées qui fournissent un appoint de cent et quelques âmes de plus, mais là s’arrête tout l’effort de la colonisation dans ce pays sauvage d’où la nature semble vouloir repousser l’homme.

C’est à la baie Ha ! Ha !, appelée aussi « Grande Baie, » que les terres du haut Saguenay commencent à être cultivables. Tout autour de la baie, et jusqu’à Chicoutimi qui est à une distance de douze milles en ligne droite, le sol, formé d’une riche alluvion déposée par les eaux qui couvraient jadis toute cette étendue, est occupé, de sorte qu’il n’y reste plus de place à la colonisation.

Au nord de la rivière Saguenay, dans l’espace compris entre le township Harvey et le lac Saint-Jean, se trouvent les townships Tremblay, Falardeau, Simard, Bourget, Taché et Delisle. C’est à ce dernier township que s’arrête la colonisation de ce côté. Le nord du lac Saint-Jean n’a pas été arpenté encore, quoiqu’il soit d’une fertilité remarquable ; le manque de communications a empêché les colons de s’y porter, autant que le manque de moyens et l’igno-